C’est en hommage à sa détermination et à sa force d’âme que j’ai écrit ce livre : j’ai tenté d’y évoquer quelques-unes des choses que je vous dois et plusieurs autres que vous m’avez enseignées. [p. 132]
CHARLES BERTIN revient sur les traces de la petite dame en
son jardin de Bruges, sa grand-mère. Au fil de la route et de son récit, il
déroule ses souvenirs d’enfance, les histoires qui lui ont été contées au
crépuscule et le bonheur des étés brugeois. Sans emphase ni pathos, il recrée l’image
de la vieille dame toujours prête à partir à l’aventure avec son petit-fils,
pour lequel elle nourrissait de grandes ambitions, sans omettre les ombres au
creux des rides ou les inavouables trésors cachés dans le grenier. Le ton du
récit est à la nostalgie et à la tendresse, mais toujours avec une certaine
retenue ; les larmes viennent aux yeux, mais ne coulent pas, pas plus que le
sourire ne se mue en rire. Cette pudeur se manifeste notamment dans l’association
entre la vieille dame et la ville de Bruges. Intimement liées dans l’esprit de
l’auteur, les sentiments associés à l’une semblent souvent rejaillir sur l’autre
et dissimuler pudiquement l’amour filial, tout en restituant l’état d’esprit de
l’enfant de l’époque.
C’est ainsi que le nom de Bruges a conservé dans mon esprit une connotation festive si intense qu’aujourd’hui encore je ne puis l’entendre prononcer sans un frisson de bonheur, comme si, par-dessus un gouffre de soixante-dix années, il avait le pouvoir de rendre la vie à cet univers de poésie et de liberté auquel le visage de ma grand-mère est si ardemment associé. [p. 19]
Une touchante promenade dans le passé.
La petite dame en son jardin de Bruges de Charles Bertin
Actes Sud (Arles), coll. Babel, 2000
1re publication : 1996
Je l'ai lu il y a dix ans et l'émotion est intacte grâce à cet équilibre qu'a su instaurer l'auteur dans cette évocation.
RépondreSupprimer(je crois que mon premier com', dont ceci est la copie, n'est pas passé)
Un équilibre qui ne vieillit pas, j'en garde la même sensation.
Supprimer(Tu as bien fait de faire une copie, aucune trace du premier commentaire... Blogger m'agace!)
Je découvre avec ton billet que ce récit n'est pas romanesque.
RépondreSupprimerJe le croyais romanesque aussi, avant de l'avoir en main et de me fier aux indications de l'éditeur.
SupprimerCe n'est pas un prêt, c'est un don : deux jours après que je l'aie racheté, mon bouquin est revenu !! ("grand format" Actes Sud, moins jolie couverture mais valeur sentimentale intouchable - j'ai envie de le relire, donc... héhé... en avril ?)
RépondreSupprimerJe n'étais plus sûre, merci encore! J'aime beaucoup cette couverture, parfaite à mes yeux pour ce texte. Bonne idée, la relecture en avril ;)
SupprimerCe roman a l'air très émouvant! Comme tu sais, j'aime les histoires de famille, et surtout celles qui traitent des souvenirs.
RépondreSupprimerCelui-ci n'est pas un roman, ce sont les vrais souvenirs de l'auteur. S'il te tente, je te le prêterai, je pense qu'il te touchera toi aussi.
Supprimertu e fais vraiment envie avec ce billet, il faut que je trouve ce livre :-)
RépondreSupprimerTant mieux, c'est un livre qui mérite d'être découvert.
Supprimerdans ma lal depuis.... non, je n'ose pas le dire !
RépondreSupprimerOn ne peut pas toujours se procurer tout ce qu'on veut... Celui-ci en vaudrait la peine.
SupprimerJe croyais à un roman moi aussi! C'est une belle surprise que d'apprendre que c'est de la non-fiction (on aime la non-fiction ;))
RépondreSupprimerEncore un livre qui a été mal présenté ? Ou l'habitude peut-être. Mais oui, c'était encore mieux en non-fiction ;)
SupprimerUn bon souvenir de lecture, ce Bertin est dans ma bibliothèque à côté de son "Journal d'un crime", si différent. J'ai décidé de relire plus souvent et je rouvrirai "La petite dame..."
RépondreSupprimerJe le relirai probablement aussi dans quelques années.
SupprimerMerci de ta visite (je n'y ai jamais laissé de commentaires, mais apprécie beaucoup ton blog)